D’où viennent les jeunes immigrants et où s’installent-ils?
La majorité des enfants et des jeunes immigrants aujourd’hui viennent d’ailleurs que d’Europe. De 1996 à 1998, la majorité des immigrants au Canada venaient d’Asie et de la région du Pacifique. Près de la moitié des enfants et des adolescents immigrants avaient cette origine, ainsi que plus de la moitié des jeunes de 20 à 24 ans. Un jeune immigrant sur cinq venait d’Afrique et du Moyen-Orient. En 1998, parmi tous les immigrants, la moitié venaient des pays suivants : République de Chine, Inde, Philippines, Hong Kong, Pakistan, Taïwan, Iran, République de Corée, États-Unis et Russie.
Graphique 1 : Régions d'origine des enfants et des jeunes immigrants, 1998 |
| TRANCHE D'ÂGE |
Régions | Moins de 15 ans | de 15 à 19 ans | de 20 à 24 ans |
Afrique et Moyen-Orient | 22% | 22% | 17% |
États-Unis | 4% | 1% | 2% |
Asie et Pacifique | 44% | 46% | 53% |
Europe et Royaume-Uni | 22% | 18% | 18% |
Amérique centrale et du Sud | 8% | 12% | 9% |
Source : Préparé par le Conseil canadien de développement social d'après des données sur mesure de Citoyenneté et Immigration Canada, 1999. |
Parmi tous les enfants et les jeunes immigrants qui sont arrivés en 1998, cinq sur 10 vivent en Ontario, deux sur 10 en Colombie-Britannique et plus d’un sur 10 au Québec. La plupart de ces jeunes immigrants prévoyaient rester dans la région de Toronto, ou de Vancouver, ou de Montréal. Les immigrants sont attirés par ces agglomérations pour deux raisons principales. D’abord, après des dizaines d’années d’immigration, plusieurs groupes ethniques ont établi leurs réseaux sociaux et économiques dans ces villes. Ces réseaux représentent un lien vital avec la communauté locale pour les nouveaux arrivants. Ensuite, il y a plus de débouchés de travail et d’activités récréatives dans ces grandes villes. À leur tour, ces agglomérations urbaines sont devenues plus vibrantes culturellement parlant en conséquence de l’influx d’immigrants.
La plupart des enfants et des jeunes immigrants ne savent pas parler français ou anglais quand ils arrivent
Étant donné que la plupart des immigrants de 1996 à 1998 venaient de pays où la langue officielle n’était ni le français ni l’anglais, il n’est pas surprenant que plus de la moitié des enfants et des jeunes immigrants récents ne savaient pas parler une des langues officielles du Canada quand ils sont arrivés. Parmi tous les immigrants, ceux qui avaient moins de 15 ans étaient les moins susceptibles de comprendre soit le français soit l’anglais lorsqu’ils sont arrivés au Canada. Plus des deux tiers (71%) des moins de quinze ans ne parlaient aucune langue officielle en arrivant; moins d’un quart parlait anglais (24%), et 4% parlaient français. La proportion d’enfants immigrants qui comprenaient le français était plus forte parmi ceux qui vivaient à Montréal que parmi ceux à Toronto ou Vancouver. Cela est peut-être dû à la politique de l’immigration au Québec qui encourage l’entrée d’immigrants parlant français. À Vancouver, 8 enfants immigrants sur 10 de moins de 15 ans ne savaient parler aucune langue officielle à leur arrivée, par rapport à 7 jeunes immigrants sur 10 à Toronto.
Les immigrants récents de 15 à 24 ans étaient plus susceptibles de savoir parler anglais en arrivant. La probabilité était encore plus forte s’ils venaient en faisant leur propre demande, plutôt que comme dépendants. Étant donné que l’anglais fait partie du programme scolaire au primaire et au secondaire dans plusieurs pays, la plupart de ces jeunes avaient une certaine formation dans cette langue avant d’immigrer au Canada.
Graphique 2 : Connaissance d'une langue officielle, selon l'âge et le statut de la personne immigrante, 1998
Connaissance de la langue | Dépendant (moins de 15 ans) % | Principal (moins de 15 ans) % | Dépendant (de 15 à 19 ans) | Principal (de 15 à 19 ans) % | Dépendant (de 20 à 24 ans) % | Principal (de 20 à 24 ans) |
Anglais | 23,92 | 25,92 | 31,85 | 43,72 | 42,25 | 47,77 |
Français | 4,42 | 2,18 | 3,88 | 5,65 | 3,57 | 4,87 |
Français et anglais | 0,53 | 0,27 | 1,15 | 1,60 | 3,22 | 3,67 |
Aucune | 71,07 | 71,58 | 63,09 | 49,03 | 50,85 | 43,69 |
Pas indiqué | 0,06 | 0,05 | 0,03 | 0,00 | 0,11 | 0,00 |
Total | 100,00 % | 100,00 % | 100,00 % | 100,00 % | 100,00 % | 100,00 % |
Source : Préparé par le Conseil canadien de développement social d'après des données sur mesure de Citoyenneté et Immigration Canada, 1999. |
Les enfants et les jeunes immigrants sont plus susceptibles de vivre dans un ménage à faible revenu
Les immigrants qui ont été au Canada pendant moins de dix ans ont plus tendance à vivre dans une famille à faible revenu que ceux qui sont au Canada depuis 10 ans ou plus. Selon l’Enquête nationale sur la santé de la population, de 1996, plus d’un tiers des immigrants qui sont au Canada depuis moins de 10 ans indiquent que leur revenu ménager est inférieur à 20 000 $, par rapport à seulement 16% ce ceux qui sont au Canada depuis plus de 10 ans, et 17% des personnes nées au Canada. Plus de la moitié (56%) des enfants et des jeunes nés au Canada vivent dans un ménage avec un revenu de 40 000 $ ou plus, tandis que seulement 36% des enfants et des jeunes immigrants récents sont dans cette situation.
D’autres recherches ont montré qu’il faut dans l’ensemble 10 ans aux nouveaux arrivants au Canada pour devenir tout à fait à l’aise dans leur nouveau pays et pour que leur revenu atteigne la moyenne générale4. Les immigrants récents – surtout ceux qui sont au pays depuis cinq ans ou moins – souffrent souvent d’une période difficile d’ajustement à mesure qu’ils cherchent du travail et s’installent dans une nouvelle culture, il n’est donc pas étonnant que leur revenu soit plus bas que la moyenne.
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Les jeunes immigrants au Canada - autres documents
Le Conseil canadien de développement social
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